J'aime le contact avec des gens qui
savent ce qu'ils vendent, qui l'ont produit eux-même parfois, qui en
parlent avec amour et maestria. Je trouve toujours une question à
poser au crémier, pour avoir le plaisir de l'entendre disserter sur
la différence entre une tomme fermière et une tomme artisanale, le
stockage du lait, l'affinage, l'alimentation des bêtes selon les
saisons. Ou bien apprendre de Véronique des recettes pour accommoder
les betteraves jaunes ou les radis daïkon. J'adore ! Et je
repars moins bête.
Les marchés font partie intégrante de
ma vie et sont des éléments indispensables de ma vie quotidienne.
Donc, en arrivant dans cette ville,
j'ai tout de suite cherché un marché proche de chez moi.
J'ai trouvé un petit marché. Peu de
marchands, mais top niveau.
C'est ainsi que j'ai fait la
connaissance d'Antoine et Véronique, un gentil couple de maraîchers
bio. En plus d'être sympas, ils ont du goût, pour les bonnes choses
et aussi un sens esthétique évident. Leur étal est beau, soigné,
avec de belles corbeilles, tout est joliment présenté, et en plus
ça sent bon !
Ils ont bien remarqué que quand je
leur achetais des légumes, mes critères de choix étaient
inhabituels. Alors, Véro, comprenant que je choisissais mes légumes
à leur aspect, s'est mise à me mettre des tomates, des courgettes,
et autres aubergines de côté quand elle leur trouvait des formes ou
des couleurs intéressantes. Et puis, un jour, elle m'a proposé
d'exposer les peintures issues de notre collaboration sur son étal.
J'ai trouvé l'idée géniale et très chic d'exposer des « still
alive » (natures mortes) sur un étal de maraîchers.