vendredi 16 décembre 2016

Mater Magna

Mater Magna

L'image de la Vierge, m'a longtemps inspirée. La Bonne Mère, la Madonna, Nossa Senhora! Mes créations ont beaucoup tourné autour de cette image. Mais dernièrement j'y ai intégré les images provenant de mes rêves. Ainsi est née l'exposition de Madones, Vierges et autres Charlines.
Cette aventure s'est avérée pleine de surprises, d'émerveillements et de révélations !

Il se passe quelquechose actuellement dans mon parcours, une histoire d'incarnation. Pour amorcer cette incarnation, j'ai accepté d'exposer ma peinture que je gardais cachée jusqu'à là. Et différentes Vierges ont surgi.
La Vierge n'est-elle pas celle qui préside à l'incarnation ? Celle par qui Dieu s'est fait chair ?
J'ai peint une Mater Magna. Celle qui a donné vie à mon monde, qui a mis au monde tout ce qui fait de moi ce que je suis aujourd'hui.Tout ce que j'ai en moi, je l'ai donné à voir à travers elle, tout cela je l'ai collé sur le tableau, je me suis exposée, tout ce qui compte ou a compté dans ma vie je l'ai fait figurer entre les jambes de cette mère primordiale, et j'ai voulu aussi y faire figurer ce qui me semble être un héritage commun à beaucoup d'entre nous, et puis j'ai ajouté par ci par là, des petits morceaux miroirs où chacun peut voir se refléter son image car tous nous provenons de là, n'est-ce pas ? Elle est offerte, abandonnée, en position de don initial. Elle donne tout ce qu'elle a créé, le naturel, le spirituel, le trivial, le quotidien. Du coup l'expression « mettre au monde » prend un sens très concret. Tout provient de cette béance-là. Nous sommes tous issus d'une femme, et plus précisément, du sexe d'une femme. Oui elle est bien là l'origine du monde, pour chacun de nous, Courbet l'avait déjà montré. A un certain stade de ma réalisation, j'ai reconnu le tableau du peintre : « et bien voilà, j'ai peint mon origine du monde à moi.». Et soudain, j'ai compris, mais vraiment, dans mon cœur, dans mes tripes, les déesses-mères, les déesses de la fertilité, de la fécondité, les Démeter, les Artémis, les Cybèles et toutes les autres qui apparaissent en chemin, je les ai reconnues ! J'ai senti qu'elles n'étaient pas loin.
J'ai peint ce tableau avec pour seule idée d'y mettre ce qui me semblait faire partie de mon monde. C'est là que j'ai eu des surprises bouleversantes. Je me suis rendue compte après avoir coller mes petits sujets, mes petites breloques, que d'autres avant moi, des siècles auparavant, avaient représenté les mêmes images aux pieds de leurs déesses. C’était extrêmement troublant. Je m'en suis aperçue complètement par hasard. Par exemple, j'avais collé un taureau entre les jambes de ma Mater Magna (je suis du signe du taureau) et en cherchant un nom pour un autre tableau, je tombe sur des photos de la statue d'Artémis où elle est représentée avec des taureaux au niveau de ses jambes ! Tiens...
Et la « coïncidence » qui m'a le plus émue : pendant ma période de création, j'écoutais en boucle le Stabat Mater de Vivaldi sur youtube, soudain, alors que je venais de coller un croissant de lune dans le bas de ma Grande Mère, juste parce que je trouvais que ça allait bien là, je découvre au hasard des images défilant sur la vidéo, que l'on représentait quelquefois la Vierge reposant sur un croissant de lune, ce que j'ignorais. Quand ce genre de choses vous arrivent, ça fait tout drôle, on est submergé par de fortes émotions, on se sent partie d'un grand Tout, le fameux Inconscient collectif devient soudain une évidence, on se dit qu'on est vraiment relié, par delà les siècles, par delà les croyances. C'est vertigineux! Et on se dit, en tous les cas, moi je me suis dit, que ce que je faisais là, devait avoir un sens, et même plusieurs sens, même si je ne les voyais pas ou pas encore. Je suis persuadée que du coup, cela a dû aussi toucher ceux qui ont vu ces tableaux, et peut-être que eux, en ont ressenti d'autres de sens, enfin, je l'espère. Que le sens soit avec vous!

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